vendredi 19 mai 2023, 08:00

Iturregi et Smith vantent les vertus du Programme de Mentorat des Entraîneurs

  • Iraia Iturregi a récemment accueilli Kat Smith à Bilbao

  • La première participe à cette deuxième édition du Programme de Mentorat des Entraîneurs de la FIFA comme mentor, tandis que la deuxième y participe comme mentorée

  • "Nous avons parlé de football 24 heures sur 24", assure Iraia

"Je me réjouissais de participer à ce programme et je dois dire qu'il a dépassé toutes mes attentes. Je suis vraiment ravie et j'espère que l'expérience aura été aussi enrichissante pour Kat que pour moi", annonce Iraia Iturregi.

"J'ai du mal à croire qu'une année se soit déjà écoulée depuis notre première rencontre. C'est passé tellement vite ! Nous avions abordé beaucoup de choses qui m'ont énormément aidé par la suite dans mon parcours d'entraîneur", explique de son côté Kat Smith.

L'Espagnole et l'Australienne occupent respectivement les bancs de l'Athletic Club féminin (Espagne) et du Western Sydney Wanderers FC (Australie). Dans le cadre de la deuxième édition du Programme de Mentorat des Entraîneurs de la FIFA, auquel Iraia participe comme mentor et Kat comme mentorée, les deux femmes ont passé quelques jours ensemble à Bilbao.

"Le fait que Kat ait pu venir passer quatre jours à Lezama (le centre d'entraînement de l'Athletic Club) est vraiment super car il est beaucoup plus facile de transmettre ce que l'on fait quand on se retrouve face à face", reconnaît Iraia au micro de FIFA.com.

Kat Smith visits Iraia Iturregi in Bilbao as part of FIFA Coach Mentorship Programme

La deuxième édition du programme auquel les deux femmes participent a débuté en mai 2022. Elle offre à 20 techniciennes du monde entier la possibilité d'être formées par certains des meilleurs entraîneurs (hommes et femmes) de la planète. Parmi ces mentors, on retrouve notamment deux lauréates de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™, la Norvégienne Even Pellerud et l'Allemande Tina Theune, ainsi que l'actuelle médaillée d'or olympique, l'Anglaise Beverly Priestman, qui dirige le Canada.

Ce programme répond à l'engagement de la FIFA de développer de nouvelles opportunités pour les entraîneurs dans le football féminin. Il s'agit de l'une des huit initiatives du Programme de Développement du Football Féminin.

En ce qui concerne Iraia et Kat, elles forment l'un des deux seuls binômes du programme dans lequel mentor et mentorée entraînent toutes les deux en club. Elles partagent cette particularité avec le binôme constitué par Joe Montemurro (Juventus) et Debbi McCulloch (Spartans FC).

"L'un des principaux objectifs de ce programme est de créer un réseau solide d'entraîneurs à l'échelle mondiale. À ce titre, il est formidable qu'une technicienne australienne vienne apprendre à Bilbao auprès d'une technicienne espagnole", détaille Belinda Wilson, Responsable du Développement Technique du Football Féminin à la FIFA.

"La particularité du binôme de Kat et Iraia est qu'elles entraînent toutes les deux en club, ce qui montre bien toute l'importance que la FIFA accorde au football de clubs pour développer le football féminin à l'échelle mondiale. Au final, notre objectif est de voir davantage de femmes entraîner au plus haut niveau et ce programme est l'une des grandes initiatives mises en place par la FIFA pour y parvenir", poursuit-elle.

"Ce programme permet aux entraîneurs d'échanger leurs connaissances et d'apprendre les uns des autres. Cela montre à quel point les meilleurs entraîneurs du football féminin sont prêts à aider la nouvelle génération".

Belinda Wilson, Responsable du Développement Technique du Football Féminin à la FIFA

Iraia a reconnu elle aussi les avantages de ce programme : "Le fait d'encadrer Kat est très positif pour moi mais il s'agit d'une expérience enrichissante pour les deux parties. C'est l'occasion d'entrer en contact avec d'autres entraîneurs du monde entier ainsi qu'avec une mentorée pour partager nos expériences. C'est un point important, parce que le partage des connaissances fonctionne dans les deux sens".

"Grâce à ce réseau, j'ai la possibilité de voyager à travers le monde et de découvrir ce qu'implique le football en termes de culture, d'organisation et de fonctionnement dans différents pays. C'est très important car en Australie nous sommes un peu limités au quotidien à cause de la place qu'occupe le football chez nous", signale Kat.

Pendant les quelques jours que l'Australienne a passés en compagnie de sa collègue espagnole à Bilbao, les deux entraîneurs ont pu travailler et échanger sur le terrain. "Nous allons discuter football 24 heures sur 24", plaisantait Iraia avant l'arrivée de Kat. Elles ont finalement trouvé le temps d'assister à des matches de football masculin et féminin mais également d'échanger avec les membres de différents services d'un grand club professionnel comme l'Athletic.

Ce dernier point s'est avéré particulièrement instructif pour Kat puisque le championnat australien a été créé 30 ans après son homologue espagnol et n'a pas encore atteint le même stade de développement. "Tout le monde se demande ce qui se passe en ce moment dans le football féminin espagnol. Quel a été leur secret pour atteindre un tel niveau chez les joueuses, dans les clubs et au sein des staffs techniques ? Comment les Espagnoles y sont-elles parvenues ? C'est ce que je retiens de cette année. Je pense à mon staff, aux dirigeants et aux joueuses et j'essaie d'assimiler le plus de choses possibles pour ensuite les partager avec eux."

"Il est très important de connaître l'environnement qui existe autour de la structure d'un club ainsi que les processus que suivent les différentes sections pour mettre toutes les chances de leur côté. C'est vraiment à ce niveau-là que j'ai pu obtenir des informations très précieuses. En plus, j'ai eu la chance de voir comment tout ça était mis en pratique", ajoute l'Australienne.

Iraia partage ce point de vue : "C'est génial de pouvoir discuter 24 heures sur 24 de la manière de s'entraîner ou des différentes problématiques auxquelles un entraîneur peut être confrontée. Par exemple, si nous abordons un certain type d'entraînement, il est important pour Kat qu'elle puisse observer la façon dont nous le mettons en place sur le terrain. C'est très bien d'être en contact pendant toute l'année mais la possibilité de se rencontrer et de vivre tout ça en personne fait vraiment la différence".

Les deux techniciennes sont très reconnaissantes envers ce programme qu'elles considèrent comme une source d'apprentissage unique. "Vous êtes en contact avec des entraîneurs, hommes et femmes, de très haut niveau et vous avez l'occasion de partager vos connaissances tout en restant à la page. Par exemple lorsque les autres entraîneurs vous disent qu'ils traitent certaines problématiques d'une autre manière et que vous vous rendez compte que vous n'y avez jamais pensé, vous vous renseignez, vous y pensez, vous réfléchissez. C'est un processus très enrichissant pour tout le monde", estime Iraia.

Une nouvelle échéance se profile dans le cadre du programme. Entre le 22 et le 25 mai, la majorité des participants, à l'exception de celles et ceux qui seront encore en compétition avec leurs équipes respectives, se réuniront à la Cidade do Futebol de la Fédération Portugaise à Lisbonne. Parmi eux, il y aura sept sélectionneurs et sélectionneuses appelés à disputer la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Australie & Nouvelle-Zélande 2023™.

"J'espère que le programme va continuer. C'est important pour les futures femmes entraîneurs. Il faut faire en sorte qu'il y en ait de plus en plus", confie Iraia. "J'apprécie l'opportunité d'avoir un mentor plus expérimenté et de pouvoir partager les expériences, les situations ou les problématiques auxquelles nous pouvons être confrontées. C'est la première fois que je suis entraîneur principale et le fait de pouvoir compter sur le point de vue de quelqu'un qui a une perspective différente de la mienne m'aide énormément", ajoute Kat.

Le partage d'expériences à l'échelle internationale est un facteur important pour Kat. D'ailleurs, la technicienne australienne sait parfaitement que la Coupe du Monde Féminine de la FIFA™ qui va se disputer cet été en Australie et en Nouvelle-Zélande va jouer un rôle décisif pour le développement du football professionnel dans son pays.

"Cela va être énorme. D'autant plus que derrière, il y a l'héritage, l'investissement dans les stades, le développement du personnel, la participation des bénévoles, la formation des entraîneurs. Tout cela va continuer à exister après la Coupe du Monde. Cela va nous donner de meilleurs outils pour poursuivre notre progression, avec un championnat professionnel et un système de formation qui vont bénéficier de davantage de ressources et de soutien", conclut Kat Smith.

Photos fournies par l'Athletic Club